vendredi 25 juin 2021

Ecrivain et jeu de mots

Bonjour à tous,

les auteurs et autrices qui débutent cherchent toujours des astuces pour écrire mieux et plus vite. Et le conseil donné demeure toujours le même. Il faut écrire pour pratiquer son art, mais également lire. Cela tombe sous le sens, mais certains semblent réfractaires à l'idée.

Bon, je ne vais pas leur jeter la pierre. J'ai eu une période où je trouvais que la lecture compromettait mon écriture. J'avais beaucoup apprécié ma lecture en cours et, naturellement, je m'étais mis à écrire en imitant l'auteur que je lisais. Bien sûr, ça n'a pas duré... Comme on dit "Chassez le naturel, il revient au galop !". Et du coup, j'en avais été quitte pour recommencer ce que j'avais écrit. Et, je m'étais dit qu'on ne m'y prendrait plus et qu'il valait mieux que je cesse de lire pendant la période où j'écrivais, histoire de ne pas voir mon style perturbé par celui d'un autre. Ben oui, on est con, parfois...

Et puis, clairement, ce ne fut pas possible, vu que je passe mes journées à écrire... et depuis, j'ai réalisé que c'était surtout mon manque d'expérience dans l'écriture qui m'avait fait changer ma façon d'écrire au profit d'une autre. Aujourd'hui, avec un peu plus de bagages, lire ne me perturbe plus. Au contraire, cela m'est très utile. Quand je butte sur une scène, quand je veux faire passer une expression sur le visage de l'un de mes personnages, quand je veux décrire un geste, une attitude, quand je veux magnifier la présentation d'un endroit particulier, je m'appuie sur mes lectures. 

Studio Harcourt, Public domain,
via Wikimedia Commons

Et j'ai également réalisé que je manquais d'une certaine éducation littéraire. Ô, certes, j'ai lu tous les ouvrages que le système éducatif français m'a mis entre les mains, avec plus ou moins de plaisir, mais c'était il y a longtemps, un temps où ce n'était pas tant l'écriture que le contenu des livres qui m'intéressait. Du coup, j'essaie de varier mes lectures et de sortir du tout SF où je me cantonnais et j'avoue que je fais de belles découvertes. Boris Vian, notamment, il y a peu, et son pendant subversif Vernon Sullivan.

Donc, oui, lire est important, parce qu'on y apprend le métier, la façon de faire, certaines tournures de phrase, mais est-ce suffisant ?

Je vous en ai parlé dans un article précédent, Ecrivain et analogie, l'une des difficultés pour l'auteur est de trouver le mot juste. Et je vous avais parlé du dictionnaire analogique, très utile, mais on peut également entraîner son cerveau à trouver rapidement des mots. Pour cela, personnellement, je fais beaucoup de... mots fléchés.

Klever, Public domain

Oui, je sais, ça peut surprendre qu'un écrivain évoque les mots fléchés pour améliorer son écriture... mais c'est vraiment une bonne méthode pour jouer avec les mots, en apprendre de nouveaux, trouver des synonymes, évoquer un terme à partir d'une idée, d'un concept. Et puis, ce n'est plus vraiment du travail, plutôt un jeu. 


Bref, je vous conseille ! En plus de l'écriture et de la lecture, bien sûr !

A bientôt. 




vendredi 7 mai 2021

Book trailer du code Minotaure

Bonjour à tous,


ces derniers temps, j'ai vu fleurir sur Twitter quelques books trailers et du coup, ça m'a donné envie d'en faire un pour le code Minotaure.


Après tout, rien ne m'en empêchait. J'en avais déjà fait un pour L'héritier de Clamoria en y prenant beaucoup de plaisir. 

Les ennuis ont commencé quand j'ai réalisé que j'avais changé de PC depuis ce book trailer. Ben oui, 2016, ça fait tout de même quelques années...

Pas grave que je me dis, il suffit de recharger ledit logiciel... Oui, mais c'était lequel... Heureusement, j'avais conservé les rushs de Clamoria et grâce aux extensions, j'ai pu retrouver le logiciel.

Je l'ai ouvert et WTF ? Je ne reconnaissais plus rien du tout... Je l'ai refermé et là, j'avais deux options. Soit abandonner et reprendre l'écriture, soit me faire plaisir en réapprenant à l'utiliser. Ah, j'avais une troisième option : utiliser Canva. Mais je ne sais toujours pas pourquoi, Canva avait jugé bon de bloquer mon compte auquel je n'avais accédé qu'une fois, il y a très longtemps. Du coup, ben, pas de Canva... C'est le destin, on va dire. Et donc, quelle option j'ai choisi à votre avis ?

Il m'a fallu plusieurs jours pour me réapproprier la bête... Ah, c'est vrai, je ne vous ai pas dit de quelle bête il s'agissait. VSDC Free Video Editor. Et donc, après le visionnage de multiples tutoriels en vidéo et la lecture de nombreuses pages d'explications, plusieurs cheveux blancs en plus et des cernes plus visibles, j'ai réussi à pondre un booktrailer dont je suis assez fier, je dois dire... 

Allez, je vous montre...


Alors ? Ca vous plaît ?

A bientôt


vendredi 30 avril 2021

Ecrivain et analogie

Bonjour à tous,

aujourd'hui, je vais vous parler d'analogie... et plus particulièrement de dictionnaire analogique. Vous connaissez ? Non ? Alors, vous tombez bien !

Deux des gros soucis des écrivains et écrivaines sont de ne pas faire trop de répétitions dans leur texte, mais également de trouver le mot juste. En gros, d'avoir du vocabulaire. C'est pour ça, notamment, qu'on conseille toujours aux auteurs et autrices qui débutent de lire...

On ne la présente plus
La 9ème édition du dictionnaire de l'académie française répertorie près de 60 000 mots. Il y a de quoi faire, n'est-ce pas ?

Oui, mais trouver le mot juste, cela ne signifie pas se contenter d'ouvrir son dictionnaire et de chercher. Si on veut éviter une répétition, le dictionnaire des synonymes suffit généralement amplement, mais bien souvent, on a le sens que l'on recherche, mais aucune idée de la façon dont cela peut se dire en français soit parce qu'on ignore l'existence du terme exact, soit parce qu'on l'a sur le bout de la langue et que ben... pas moyen de mettre le doigt dessus (sur le mot, pas sur la langue, après, c'est vous qui voyez, hein).

Mon dictionnaire en ligne préféré
C'est dans ces cas-là qu'un dictionnaire analogique est bien utile et personnellement, je ne peux plus me passer du mien. Alors, qu'est-ce ?

Un dictionnaire analogique est un dictionnaire dans lequel les mots sont groupés selon leur rapport de sens. Le premier dictionnaire de P. Boissière avait pour but d'être un répertoire "des mots par les idées et des idées par les mots". Son rôle est de remédier aux défaillances de la mémoire, à la défaillance verbale, soit en faisant rappeler des mots oubliés, soit en faisant découvrir des mots inconnus par le jeu des analogies.

On voit qu'il a vécu
Ces quelques lignes sont tirées de l'avant-propos de mon dictionnaire analogique Larousse et forment une belle explication. Non ? Vous voulez un exemple ? Très bien.

Disons que je suis en train de décrire un personnage et qu'il a un nez avec une forme particulière. Il y a beaucoup de termes pour désigner les formes de nez, mais je ne les connais pas. Du coup, j'ouvre mon dictionnaire analogique à "nez" et je trouve : droit, grec, busqué, bourbonien, crochu, aquilin, etc. Bref, j'ai eu du nez de m'offrir ce dictionnaire pour travailler. Et c'est pareil pour trouver une coloration précise, une pièce de moteur, un élément de l'anatomie humaine, etc.

Pour moi, c'est un vrai petit bijou que ce dictionnaire et si vous débutez dans l'écriture, je vous recommande vivement d'en faire l'achat ou de vous le faire offrir. Je tiens à préciser que je n'ai aucune action dans les dictionnaires analogiques. 

Et si vous voulez voir le résultat que ça donne, je vous invite à lire mes livres. Ils sont tous écrits avec l'aide, à un moment ou à un autre, de mon cher dictionnaire analogique.

A bientôt

vendredi 5 mars 2021

Ecrivain et clavier

Bonjour à tous,

Gerd Altmann Pixabay 

je vois souvent sur Twitter (le seul réseau social où je traîne), des apprentis auteurs et autrices qui se demandent combien de signes ou mots, ils doivent écrire par jour et, bien sûr, chacun de donner des pistes, selon ses propres "performances" et rythmes de travail.

Et donc, non, je ne vous donnerai pas de nombre de sec ou de mots à écrire par jour, le métier d'écrivain ne se limitant pas, pour moi, au nombre de sec ou de mots écrits par jour. D'ailleurs, viendrait-il à l'idée de qui que ce soit de demander à un peintre combien de tubes de gouache il utilise par jour ? Ceci dit, se donner des objectifs d'écriture peut être un bon plan, mais je vous en parlerai, peut-être, une autre fois.

Non, mon propos aujourd'hui est vous parler de confort d'écriture et s'adresse plutôt à ceux qui, comme moi, ont décidé de lâcher leur crayon pour un clavier.

1shortdesign Pixabay

Il y a quelques années de cela, j'écrivais mes premiers romans, finissant mes séances d'écriture avec des douleurs récurrentes dans les épaules. J'utilisais alors le clavier de mon ordinateur portable, bien trop étroit pour moi, et qui m'obligeait à serrer les épaules pour écrire. J'ai donc opté pour un clavier externe. Mais si cela a arrangé mes soucis d'épaules, ce sont mes poignets qui m'ont fait souffrir, au point que j'ai dû parfois ajourner ou stopper une séance d'écriture.

N'en pouvant plus de ces douleurs, j'ai cherché une solution à mon souci sur le Net. Fallait-il que je change de clavier ? Que je change de position ? Et, en fait, rien de tout cela.

Non, il me fallait juste à apprendre à utiliser un clavier... Et oui, ça s'apprend... Actuellement, je tape sans regarder mon clavier, avec les deux mains et tous les doigts (les bons jours), et même si ma frappe n'est sans doute pas aussi rapide et précise que celle d'une ou d'un secrétaire, elle me permet de ne plus avoir de douleurs en fin de séance.

Apprendre à utiliser mon clavier m'a donc permis de réduire mes douleurs, mais également de gagner en vitesse de frappe et surtout, surtout, d'améliorer mon travail en tant qu'écrivain. Comment ? Tout simplement parce que je n'ai plus besoin de songer à la touche sur laquelle je dois appuyer pour écrire. Je peux garder en tête les mots que je veux écrire et laisser mes doigts courir sur le clavier de manière automatique.

Il y a de nombreux cours en ligne gratuit à suivre avec un minimum d'assiduité pour pouvoir acquérir une bonne vitesse de frappe et l'utilisation de tous les doigts. Personnellement, j'ai tout de même renoncé à utiliser les petits doigts. ^^

Il a beaucoup d'heures d'utilisation derrière lui...

Il y a aussi le choix du clavier qui peut être important. Le mien est un Logitech Illuminated Keyboard K740. Je l'ai choisi à cause de la pression à exercer sur les touches pour écrire, ni trop grande ni trop faible, idéale pour moi. Et le fait qu'il s'allume quand il fait trop sombre est vraiment un plus pour moi. Et non, je ne sais pas taper sur mon clavier dans le noir s'il n'est pas lumineux, même si je ne regarde pas les touches. Ne me demandez pas pourquoi. Je l'ignore... 

Donc, choisissez-vous un bon clavier, avec lequel la frappe est confortable. Vous allez passer beaucoup d'heures à l'utiliser et il faut que vous soyez bien pour donner le meilleur de vous-même dans vos écrits.

Et pour le fun, ma vitesse de frappe sur le site dactylocours.com est de 320 CPM. Et vous ?

A bientôt


vendredi 12 février 2021

Ordre de lecture Essentia Hominis

Bonjour à tous,

Gerd Altmann Pixabay

on me demande régulièrement si on peut lire les tomes de Essentia Hominis, ma série de techno-thrillers, indépendamment les uns des autres.

Et la réponse est Oui !

On peut même lire un seul tome, si on veut, bien que je pense la série suffisamment addictive pour entraîner la lecture des autres tomes dans la foulée. Il faudra me dire...

Math Smith @BBC
Le seul hic, c'est que vous raterez l'évolution des personnages et de leurs sentiments l'un pour l'autre. C'est un peu comme regarder deux épisodes du Docteur Who dans un ordre non chronologique. Il n'y a aucun souci à suivre l'histoire, mais il existe un fil rouge entre les épisodes qu'on perd de vue.

Mais c'est possible et donc, si seul un thème technologique vous intéresse, n'hésitez pas à ne lire que le tome où j'en parle.

Pour mémoire...

Kevin King de Pixabay
Le code Minotaure parle d'Internet. Un fou veut le réduire à néant et Dimitri et Roxane tenteront de l'en empêcher ! Parce que... vous vous imaginez, vous, vivre sans Internet ? Si vous êtes sur ce blog, je pense que la réponse est clairement "non".

Brigitte Pixabay

Le génome Walkyrie aborde le thème des modifications génétiques sur les êtres humains. Des femmes qui se ressemblent étrangement hantent la ville de Londres. D'autres femmes disparaissent. Dimitri et Roxane enquêteront et découvriront des bas-fonds qu'ils n'auraient pas dû voir... Vous accepteriez d'être modifié génétiquement, vous ? Moi, je prendrais bien un peu du chat... C'est si gracieux et agile, un chat.
La singularité Pandore a pour thème la CA ou Conscience Artificielle. Je préfère utiliser ce terme de "conscience artificielle", car "intelligente artificielle" est mis à toutes les sauces, à présent. Le moindre programme informatique conçu par deep learning est qualifié d'intelligence artificielle et pourtant, ces programmes sont très loin d'être les intelligences artificielles décrites dans les œuvres de science-fiction... Dimitri et Roxane partiront à la recherche d'une petite fille qui les appelle à l'aide et ils ne seront pas trop de deux pour déjouer tous les pièges de cette aventure. Perso, j'aimerais beaucoup en rencontrer une, de conscience artificielle. Je me demande quel serait son point de vue sur l'humanité, si elle en a un... Elle ne montrerait très certainement aucun intérêt à notre égard.

Sergei Tokmakov Pixabay
Le syndrome Gorgone se préoccupe des nanotechnologies. On en parle peu, je trouve, alors que c'est probablement la prochaine grande révolution de notre quotidien. Dimitri et Roxane se lancent à la poursuite d'une voleuse très particulière. Ajoutez à cela le patron de la mafia locale qui a une dent contre eux et cela vous donne une idée de l'ambiance... tendue... Ce qui est bien avec la nanotechnologie, c'est qu'elle peut être déjà là, autour de nous, sans même qu'on puisse s'en douter alors parano ou pas parano ? Tiens... un moustique...

@Boston Dynamics
J'ai failli oublier... La mécanique Fenrir ! C'est une courte nouvelle, mais c'est une bonne entrée en matière dans mon univers. On y parle d'un chien robotique, un peu comme ceux développés par Boston Dynamics ! Ces robots peuvent être effrayants, mais je vois surtout le génie humain dans leur conception, et ils pourront très certainement se rendre utiles dans le futur.

Bref, vous pouvez lire ces 4 romans et nouvelle dans l'ordre que vous désirez. 

A vous de choisir !

Internet
Génétique
CA
Robotique
Nanotech

Bonne lecture !




vendredi 5 février 2021

TW ou pas TW ?

Bonjour à tous,

Gerd Altmann Pixabay
il y a quelques temps, un débat a éclaté sur Twitter sur l'opportunité ou pas de mettre des TW dans les romans et je voulais revenir sur ledit débat.

Alors, déjà, qu'est-ce que sont les TW ? Ce sont des Triggers Warnings, en français des avertisseurs de déclenchement. Ce sont des avertissements censés prévenir l'utilisateur que le contenu qu'il va lire ou visionner contient des éléments déclencheurs d'un rappel de traumatismes, genre araignées en goguette ou massacre avec une tronçonneuse, ce type de joyeusetés...

La question sur Twitter était de savoir s'il fallait utiliser les TW, au nom du respect de la sensibilité des lecteurs, ou au contraire, les éviter, histoire de ne pas infantiliser son lectorat.

Ce débat se déroulait à un moment particulier pour moi, car je venais juste de rééditer La Pucelle et le Démon. Et ceux qui l'ont lu savent qu'il contient certaines scènes qui peuvent heurter, disons, la sensibilité des plus jeunes. Je me rappelle du rouge aux joues de mon paternel quand je lui ai demandé ce qu'il en avait pensé et qu'il s'est étonné de certaines scènes que j'y avais écrites. Ce n'est qu'alors que j'avais tilté que bon, voilà quoi... Ahem....

Pourtant, jusqu'à ce que je lise ce débat sur les TW, j'avoue que je ne m'étais pas spécialement posé la question de savoir si La Pucelle et le Démon pouvait tomber sous des regards préparés ou pas. Pour moi, c'était limpide, simple. Le roman était classé en littérature adulte et donc, c'était des adultes qui allaient le lire et, du coup, ils étaient forcément préparés à encaisser. C'était des adultes, quoi. Et puis, bon, ce n'est pas un roman d'horreur non plus. Il ne contient pas de scènes de sexe débridées... Il y a des romans bien plus atroces dans leur description de certaines scènes et des programmes télévisuels qui exhibent bien plus d'images de sexe et de violence. Non, vraiment, je m'estimais petit joueur sur ce coup...

Et puis, j'ai songé à cette amie victime d'une agression sexuelle et qui semblait apprécier mes écrits. Avait-elle lu mon roman ? Est-ce qu'elle avait été choquée ou pire, avais-je fait remonter chez elle un traumatisme ? Et les autres ? Ceux que je ne connaissais pas, dont je ne connaissais pas le passé ? Est-ce que je pouvais décemment laisser des lecteurs et lectrices tomber, sans prévenir, sur certaines scènes ? 

Clairement, pour moi, c'était non ! Mais comment m'y prendre ?

Adina Voicu Pixabay

Parce que les TW, c'est bien, mais cela revient à établir une liste de tous les traumatismes que le roman pourrait potentiellement induire. Et clairement, il est impossible de connaître ou même d'imaginer tous les traumatismes vécus par une personne. Pour preuve, un de mes proches a la phobie des papillons de nuit... et à mon avis, c'est pas courant. Mais quand il raconte pourquoi, je peux vous assurer qu'à sa place, moi aussi, je serais phobique des papillons de nuit... Brrr... Bref, une liste de TW sera forcément non exhaustive. On me rétorquera que peu importe, qu'au moins, j'aurai fait une liste des peurs les plus courantes... Je répondrai que je me sentirais coupable de laisser penser à un lecteur potentiel qu'il peut ouvrir mon roman sans frémir, en toute confiance, et qu'il le referme, rempli d'effroi, parce que je n'ai pas songé à sa phobie particulière. Et puis, je ne sais pas vous, mais perso, j'estime que certains mots peuvent aussi bien servir de déclencheur que la scène d'un roman. Si je dis à mon proche qu'il y a des papillons de nuit dans mon roman, même si je ne lui en donne pas les circonstances précises, ça m'étonnerait que cela n'évoque pas l'insecte pour lui, et que cela ne lui rappelle pas de mauvais souvenirs. Du coup, faire une liste avec "papillon de nuit" dedans, je trouve ça un peu maladroit. Et puis, cette idée de décortiquer un roman, de l'analyser dans ses moindre détails et d'en exposer les entrailles, façon pièce de viande sur les étals d'un boucher, pour en extirper tous les traumas possibles, ça ne me disait définitivement rien. C'est clairement pas mon truc... 

Mais tu avais dit que tu voulais prévenir tes lecteurs et lectrices ! Tu l'as dit ! 

Pegi
Mouais... Vous aussi, vous regardez des films et des séries à la télé ou sur les plateformes de streaming, genre Netflix ou Amazon Prime Video ?  Vous avez remarqué la signalétique jeunesse ? Ces interdits aux moins de 10, 12, 16 et 18 ans ? Bon, je vais vous avouer un truc... Je suis empathe et, du coup, j'ai beaucoup de mal avec les images violentes. Sans aller jusqu'à ressentir la douleur de la victime, je m'imagine assez bien la chose et... je préfère éviter ce genre d'œuvres... Jusqu'ici, je me basais sur la signalétique jeunesse. Et oui, il n'y a pas de signalétique adulte. Je vous l'ai dit, un adulte, ça supporte tout... (ironie inside). C'était simple. Quand c'était interdit aux moins de 16 ans, c'était niet... mais il est arrivé que je ne visionne pas un film ou une série alors qu'en fait, je pouvais très bien supporter les images parce qu'il n'était pas question de violence interdite aux moins de 16 ans. D'autres facteurs, comme le sexe ou la nudité, par exemple, imposaient cet avertissement. Du coup, comment savoir ? Bon, pour le sexe, c'est assez évident... mais pour le reste ?

Homelander (Antony Starr)
Et dernièrement, est apparu sur Netflix, des précisions sur ce qui motivait leur signalétique jeunesse : sexe, drogue, langage grossier, nudité, violence, sexe violent, discrimination... Du coup, mon problème était résolu. Je savais à quoi m'attendre et je savais ce que je pouvais regarder ou pas. J'ai même décidé de regarder The Boys ! Parfois que d'un œil et d'une oreille, mais je l'ai fait... Bon, pas encore toute la saison 2. Aussi, merci de ne pas me spoiler... 

Mais... mais... tu disais être contre les TW et finalement, tu apprécies quand on te détaille... C'est vrai. Ca peut sembler contradictoire, mais en fait, non. Netflix catégorise sans entrer dans le détail. Et cette façon de faire me convient nettement plus qu'une longue liste détaillée. 

Du coup, j'ai voulu faire pareil pour mon roman et je me suis posé la question de savoir ce qui pouvait amener une lectrice ou un lecteur à ne pas apprécier sereinement La Pucelle et le Démon. En fait, c'était assez évident. Il y a des scènes de sexe à ne pas mettre entre toutes les... sous tous les regards, des luttes violentes inévitables en cette guerre de Cent Ans, et Sidoine et Arkshaar, son démon, font de nombreuses compétitions de jurons fleuris.

Pegi

Mais est-ce que je pouvais décemment n'indiquer ainsi que les points "négatifs" de mon roman ? Si je mettais une annotation précisant qu'il y avait de la violence, du sexe et des jurons, est-ce que je n'allais pas attirer des lecteurs venus là uniquement pour le sexe ou la violence et qui seraient frustrés par leur lecture ? Est-ce que je ne dégoûterais pas un lecteur ou une lectrice lambda alors que le roman est surtout axé sur la romance, l'humour et un petit bout de femme, Oriane, qui, avec courage et pugnacité, tient tête à tous ces mâles testostéronés ? Clairement, ça n'allait pas. Si je devais évoquer les points licencieux, il fallait également que je présente les attraits du roman.

Couverture de Pascal Quidault
Du coup, voici l'avertissement que j'ai concocté pour Amazon.

À lire si vous aimez :
- les personnages féminins forts
- les romances sans eau de rose
- l’humour

À éviter si vous détestez :
- la violence d’un champ de bataille
- le langage ordurier
- les relations charnelles grivoises

Ainsi, plus d'erreur possible... et j'espère plus de trauma...

Et vous, lecteurs et lectrices, auteurs et autrices ? TW ou pas TW ?

A bientôt

vendredi 22 janvier 2021

Construction roman

Bonjour à tous.

© Christine Sponcia
de Pixabay
Il y a peu, je vous parlais d'un nouveau projet de roman, un mélange de science-fiction, de fantasy et d'aventure. Oui, le concept peut paraître étrange, mais il est né d'un sondage sur Twitter où je demandais à ma TL ce qu'elle aimerait lire et où les trois propositions sont arrivées pratiquement ex-aequo. Et je me suis dit "banco !". Mais voilà, entre le banco et le roman édité ou auto-édité, il y a beaucoup à faire... et parfois, ça semble un peu magique alors que ça ne l'est pas du tout.

Du coup, l'idée m'est venue d'analyser ma façon de procéder pour attaquer ce nouveau projet.

Déjà, il faut savoir que je suis plutôt du genre architecte. Pour ceux qui l'ignorent, les auteurs et autrices s'entendent, plus ou moins, à se répartir dans deux cases fluctuantes, celle du jardinier et celle de l'architecte. 

© serbuxarev de Pixabay

Le jardinier serait l'auteur qui ne planifie pas son roman et qui se lance dans l'écriture avec juste une idée en tête, sans trop savoir où cela va l'amener. Au contraire, un architecte planifie son roman, avec plus ou moins de détails, avant de se lancer dans une lutte féroce avec son clavier. Bien sûr, cette vision est un peu simpliste et en réalité, les autrices et auteurs se répartissent allègrement entre ces deux extrêmes. 

Et donc, je suis plutôt architecte. Il me faut un plan, le fil d'une intrigue avec un découpage en chapitres pour poser les premiers mots. Si pour mes premiers romans, j'avançais en jardinier, il s'est avéré, avec l'expérience, que cela me faisait perdre beaucoup de temps en réécritures inutiles.

Je sais qu'il existe une méthode appréciée des autrices et auteurs, la méthode Flocon. Il y en a certainement d'autres, mais c'est surtout de celle-ci dont j'ai eu des échos. On part d'une idée générale et on descend dans les détails pour obtenir un scénario. Mais pour moi, cette méthode est impossible à utiliser, parce que je n'ai aucune idée de ce que je vais écrire...

... parce que comme souvent, mes romans commencent par une image.

© Henry Wang de Pixabay

Cette fois, l'image est celle-ci. Une femme en longue robe de cocktail, les cheveux longs et sombres, debout dans un hall d'hôtel, un verre à la main, tourne la tête un peu en arrière pour dévisager un homme qui se tient en retrait. Il est habillé d'un costume et n'a pas l'air content de la voir là, pas fâché, juste contrarié. Elle l'observe avec amusement et candeur et le défi brille dans son regard. Il y a de la concurrence entre eux, une concurrence amicale, mais dans laquelle ils jetteront toutes leurs forces.

Cette image tourne en boucle sous mon crâne depuis plusieurs mois, avec d'autres, beaucoup d'autres, et je sais qu'il va me falloir en faire quelque chose pour l'extirper de ma cervelle. Et là, elle s'est imposée à moi quand j'ai appris que j'allais écrire un roman de science-fiction, fantasy, aventure. Mais voilà, une image, c'est bien, mais qu'est-ce que j'en fais ? Qui sont cet homme et cette femme ? Que font-ils dans ce hall d'hôtel ? Quelle relation existe entre eux ?

© Free-photos de Pixabay

Chez moi, tout débute avec des feuilles de papier, beaucoup de papier. J'en ai besoin pour jeter mes premières idées. Pourquoi ? Parce qu'on peut faire des flèches dans tous les sens, entourer, écrire, dessiner, bref, on n'est pas limité par un logiciel.

Je commence par mes deux personnages, ceux de mon image, en essayant de les appréhender, tout en construisant le monde autour d'eux. Et oui, qui dit roman de l'imaginaire dit construction d'un monde. Et ce qui est amusant, c'est que je commence mes constructions d'univers de SF toujours de la même manière, avec les deux mêmes questions : Est-ce que je tiens compte des lois d'Einstein ou pas ? Jusqu'ici, ce fut "non". Est-ce que mes communications interplanétaires sont lentes ou rapides ? Cette fois, ce fut "rapide". Bon, je vous le dis tout de suite. Ces deux questions stricto-sensu ne me servent à rien. Elles sont juste là pour prévenir ma cervelle qu'il va falloir se mettre au travail. ^^

© Nicoguaro, CC BY-SA 3.0
Wikimedia Commons

Une fois que j'ai jeté un certain nombre d'idées sur le papier, invariablement, c'est le bocson et c'est là que j'allume l'un de mes outils préférés, Freeplane, pour créer une carte heuristique ou mind-mapping. En parallèle, j'ouvre Word et commence un travail de réflexion ou brainstorming. Je jongle alors entre Freeplane et Word pour faire avancer la construction de mon monde et de mes personnages, chaque modification du monde exerçant une influence sur mes personnages, chaque évolution de l'un de mes personnage ayant un impact sur mon monde. Tout progresse de concert.

Et arrivé à un certain point, c'est là, en général, que je dois jeter l'image de départ... parce qu'elle ne correspond plus au scénario, aux personnages ou au monde et c'est une étape douloureuse pour moi. Je me bats contre moi, contre le monde que j'ai inventé, mes personnages, tente de tout faire cadrer, de tout faire coïncider pour garder mon image ! Jusqu'à ce que j'accepte de l'abandonner, avec un pincement au cœur. Et enfin, je peux de nouveau avancer. Je referme Freeplane qui ne me sert plus à rien...

© nile de Pixabay

Une fois que mon monde et mes personnages principaux sont en place, je m'attaque à l'intrigue. Je cherche de quoi je vais bien pouvoir parler dans cet univers, avec ces persos. C'est l'étape la plus longue pour moi, celle où je tourne en boucle, à remplir des feuilles de papier, des pages Word, à me lever de ma chaise, me rasseoir, aller me faire un café, passer l'aspirateur, faire la vaisselle, la lessive, n'importe quoi de physique, alors que mon cerveau tourne à plein et à vide. Cette fois, j'ai mis, un exploit, moins de 24h à trouver l'intrigue... et j'ai jeté, au passage, les personnages que j'avais créés, leurs historiques, leurs liens entre eux, avec leurs familles, des heures de travail, quoi. Et j'ai retrouvé mon image de départ ! Peut-être momentanément...

Il me reste encore à développer l'intrigue. Je n'ai pour l'heure qu'une esquisse

Et je ne sais pas encore si ce roman sera écrit ou pas. Il m'arrive assez régulièrement d'arriver à cette étape et de ne pas parvenir à aller plus loin ou qu'au final, ça ne m'intéresse pas plus que ça de raconter une telle histoire ou qu'une autre image apparaisse et m'oblige à tout arrêter pour m'occuper d'elle. J'ai quelques fichiers de brainstorming en attente sur mon PC, 5 en fait...

Bref, comme vous voyez, dans ma façon de procéder, il y a beaucoup de déchets, d'inconnues, mais d'envies aussi...

J'espère que cela vous aura intéressé et si vous avez des questions ou voulez expliquer votre propre démarche, n'hésitez pas.

A bientôt