aujourd'hui, j'ai décidé de vous parler d'auto-édition et plus particulièrement de l'auto-édition au sein d'Amazon, avec KDP pour la version numérique et CreateSpace pour la version papier.
Merci à Lydie pour m'avoir soufflé au creux de l'oreille cette idée d'article.
Et oui, j'ai franchi le pas de l'auto-édition pour mes deux derniers romans : "Le code Minotaure" et "Le génome Walkyrie".
Alors, je ne vais pas vous expliquer ici comment s'auto-publier. Non, non. De nombreux blogueurs détaillent déjà l'intégralité du processus et vous les trouverez aisément. C'est d'ailleurs grâce à eux et elles que j'ai réussi à m'auto-éditer et je leur suis très reconnaissante d'avoir pris le temps d'expliquer leur démarche et de permettre à d'autres de suivre leurs pas. Mes préférés sont les blogs de MIA et de Nathalie Bagadey.
Alors, s'auto-éditer, ça veut dire quoi ?
Eh bien, ça veut dire qu'on n'est plus seulement un auteur, mais qu'on enfile également les casquettes d'illustrateur, de correcteur, de publicitaire, de comptable voire d'auto-entrepreneur. Cela signifie beaucoup plus de liberté, mais également beaucoup plus de contraintes.
J'ai terminé d'écrire et maintenant qu'est-ce que je fais ?
Corriger.
Il va falloir relire et faire relire et relire encore votre texte. Tout le processus de correction habituellement dédié à l'éditeur est à présent à votre charge. Et ce n'est pas parce qu'un livre est auto-édité qu'il doit être bourré de fautes. Les lecteurs ne s'y trompent pas. Certains auto-édités embauchent des correcteurs freelance pour relire leur travail et être certains de ne laisser passer aucune faute. Pour ma part, j'ai opté pour les talents de ma bêtalectrice et le logiciel Antidote. A priori, les yeux de mes lecteurs n'ont pas trop saigné à la lecture de ma prose. Je n'ai eu que deux retours sur mes deux romans. Ouf.
Mettre son texte en forme.
Saviez-vous qu'on ne commence un nouveau chapitre que sur une page impaire, que les signes de ponctuation doivent être précédés et suivis d'espace non sécables, que les tirets de dialogue doivent être des tirets semi-cadratins ? Oui ? Alors, vous êtes prêt pour mettre votre texte en forme. Non ? Alors, il va vous falloir consulter Internet et les pages d'aide d'Amazon. C'est un travail que j'apprécie personnellement car j'aime bien quand tout est carré. Mais vous pouvez là aussi faire appel à un professionnel, un maquettiste pour qu'il mette votre texte en forme. Je tâcherai de vous faire un article sur le sujet si cela vous intéresse.
Créer sa couverture
Beaucoup de lecteurs choisissent leur prochaine lecture en fonction des couvertures de roman. Il faut les interpeller, donner envie de lire votre oeuvre. Là aussi, on peut faire appel à un professionnel ou utiliser les outils d'Amazon pour créer une couverture standard, sans fioriture. Pour ma part, j'ai choisi de sélectionner des images libres de droit sur le site Pixabay et de créer mes propres couvertures avec l'outil gratuit Gimp. C'est un sacré investissement de temps, mais je suis heureuse du résultat. Mes couvertures sont telles que je les imaginais. Si vous avez une fibre artistique ou une idée précise de ce que vous voulez, lancez-vous !
Ecrire sa 4ème de couverture
Vous avez un chouette roman, une splendide couverture, à présent, il va falloir vous occuper de votre 4ème de couverture. Vous savez, ce petit texte censé mettre en appétit vos futurs lecteurs, à l'arrière de votre roman. Que ce soit pour un livre électronique ou un livre papier, vous en aurez besoin et je ne sais pas vous, mais moi, c'est un passage obligé qui ne m'inspire guère. Le mieux est de le faire lire à plusieurs personnes de votre entourage pour voir si votre 4ème de couverture leur donne envie d'en lire davantage.
Obtenir un numéro d'ISBN
Cette étape n'est pas obligatoire sur Amazon car Amazon donne des numéros ISBN qui lui sont propres. Néanmoins, je trouve plus sage d'avoir des numéros ISBN donnés par le service d'attribution en France, l'AFNIL. Tout est indiqué sur leur site. C'est très simple. Il suffit d'en faire la demande par mail et on vous renvoie une liste de numéros ISBN que vous pouvez utiliser comme bon vous semble. Il est à noter qu'il faut un numéro ISBN différent par roman, bien sûr, mais aussi par type de support. Ainsi, un livre électronique n'aura pas le même ISBN que le même livre papier.
Editer
A présent que tout est prêt, il ne vous reste plus qu'à éditer. Il existe plusieurs plateformes permettant de publier un roman en version papier ou électronique. Personnellement, j'ai choisi Amazon, tout simplement parce que, qu'on aime ou pas Amazon, c'est un site avec un très fort trafic et que la majorité des achats de livres en France ont lieu sur Amazon. Je vends mes titres uniquement sur cette plateforme car cela entraîne des avantages dont je vais vous parler ci-dessous.
Que ce soit sur KDP (Kindle Direct Publishing) ou CreateSpace, il suffit de charger le contenu, c'est-à-dire le texte du roman, la couverture, d'indiquer les mots qui référencent votre roman, les rubriques dans lesquelles vous voulez qu'il apparaisse, le prix et de valider. Simple, non ? Bon, entendu, la première fois, il y a des informations fiscales à remplir qui rendent la manipulation un peu plus complexe, surtout sur CreateSpace qui est en Anglais, mais grâce aux blogs dont je vous parlais plus haut, c'est une étape pénible, mais pas insurmontable.
Une fois qu'on a tout chargé, KDP et CreateSpace lancent des processus internes de vérification qui peuvent prendre plusieurs heures voire plusieurs jours. A l'issue de ces processus, soit votre roman est tout bon et tout va bien dans le meilleur des mondes, soit il y a un souci et il vous faudra corriger en fonction des erreurs remontées avant de repartir pour un cycle de validation. Une fois cette étape franchie, vous avez la possibilité de visualiser votre roman pour vérifier, une fois de plus, que tout est correct.
Si tout est bon, il ne vous reste plus qu'à valider et attendre la mise en ligne sur Amazon.
Et bien sûr, par la suite, vous avez toujours accès au contenu, à la couverture, aux mots de référence ou aux rubriques, et pouvez modifier à loisir. Les mises à jour mettent plus ou moins de temps à être effectives, mais le système est assez réactif.
Particularité KDP
Ah oui, j'ai failli oublier. Je vous disais plus haut que j'avais choisi l'exclusivité chez KDP car cela offrait des avantages. En effet, si vous acceptez de ne vendre votre oeuvre électronique que chez KDP, vous pouvez vous affilier au programme KDP Select. Ce programme permet à vos lecteurs de ne pas acheter votre livre, mais de l'emprunter et vous êtes rémunéré à la page lue. Alors, certes, ce ne sont pas des sommes folles, puisqu'il faut compter 0.004 euros de la page, mais cela offre un complément de revenus et puis, cela permet à vos lecteurs de voir si votre style leur plaît.
Particularité CreateSpace
Et sur CreateSpace pour la version broché, vous avez la possibilité de vous faire envoyer un exemplaire papier pour vérifier physiquement que tout est correct. Personnellement, cet exemplaire, je l'utilise pour faire ma déclaration à la BNF. :)
KDP Versus CreateSpace
Depuis quelques temps, KDP permet non seulement d'éditer ses livres au format électronique, mais également en version papier. On peut donc choisir de ne travailler qu'avec KDP et d'oublier CreateSpace. Pour ceux pour qui l'anglais c'est du chinois, c'est compréhensible. Néanmoins, personnellement, je continue avec CreateSpace. Pourquoi ? Tout simplement à cause des avantages de CreateSpace par rapport à KDP.
Pour un livre broché, il est important de pouvoir avoir un exemplaire entre les mains avant de le mettre en vente, histoire de vérifier que tout est correct. Il y a certes une visualisation en ligne et même en 3D, mais ça ne remplace pas, à mon sens, la vérification physique. Or, l'envoi de cette version avant la mise en vente n'est pas possible sur KDP. Il faut donc être sûr de son coup pour utiliser KDP. Moi, je ne suis jamais sûre de rien...
Et puis, avec CreateSpace, on peut commander des exemplaires auteurs pour les revendre ou en faire cadeau à ses proches. Le prix d'un exemplaire est alors le prix du tirage papier ou peu s'en faut. Sur KDP, il n'y a pas cette possibilité. Il faut acheter les livres sur Amazon, comme un acheteur lambda.
Il semblerait que KDP soit en train d'évoluer. Des annonces ont été faites dans ce sens, mais pour l'instant, rien n'a changé.
Rapports de vente et paiements
KDP et CreateSpace proposent tous deux des rapports qui vous permettent de voir vos ventes en direct. C'est très stimulant quand vous avez des achats, assez frustrant et déstabilisant quand rien ne se passe.
Amazon paye cash tous les mois. Bon, il y a tout de même un petit délai. Les paiements KDP se déroulent deux mois après les ventes et ceux de CreateSpace un mois après.
Bilan
L'auto-édition offre une souplesse extraordinaire ! Le temps entre le moment où on appose le mot "fin" et le moment où on édite son oeuvre peut être très court. Mais en contrepartie, c'est à vous de gérer les différentes étapes. Il faut être extrêmement rigoureux, organisé, avoir les moyens de faire appel à des professionnels ou se donner le temps de tout réaliser seul.
La liberté est totale ! C'est vous et vous seul qui décidez de tout. En contrepartie, c'est à vous seul de juger. Il n'y aura pas d'éditeur pour dire que votre texte est bon pour l'édition, pour choisir votre couverture, pour écrire votre 4ème de couverture. Vous ne pourrez vous reposer que sur vous-même.
Les retours sont immédiats ! Pas besoin d'attendre les retours de votre éditeur. KDP et CreateSpace proposent des rapports de vente en direct. Il suffit de se connecter pour savoir si on a vendu et combien d'exemplaires. En contrepartie, là, j'avoue que je n'en vois pas, c'est tout bénéf. ^^
Le paiement est mensuel ! Pas besoin d'attendre que votre éditeur se souvienne qu'il vous doit de l'argent. En contrepartie, l'Agessa ne reconnaissant pas le statut d'auto-édité, vous ne pourrez pas cotiser chez eux pour vos oeuvres en auto-édition. Pareil pour la Sofia.
Amazon nous chouchoute ! Je suis toujours impressionnée par la rapidité avec laquelle les gens d'Amazon, que ce soit sur KDP ou CreateSpace, répondent aux mails envoyés. Ils sont toujours bienveillants, accueillants et cherchent clairement à faire le maximum pour trouver des solutions aux petits soucis rencontrés.
Vous ne verrez pas votre roman en librairie ! C'est sans doute le plus gros point noir de l'auto-édition sur Amazon, c'est l'absence de vos oeuvres en librairie. Par contre, je sais qu'il existe d'autres systèmes d'auto-édition qui permettent de voir ses romans en librairie. Je ne peux pas vous en parler car je ne les ai pas testés, mais rien ne vous empêche de les utiliser.
Vous devrez faire votre propre promotion ! C'est un autre point noir, mais il arrive souvent que même édité, on doive faire sa promotion soi-même alors ça ne change pas grand chose. Il vous faudra démarcher les blogueurs, parler de vos livres, entretenir un blog, une page FB et avoir des idées pour attirer l'attention de vos futurs lecteurs. Pour moi, c'est la plus grosse difficulté. Faire ma propre promotion est quelque chose que je rechigne toujours à faire. Je compte sur la qualité de mes textes pour faire le travail tout seul, même si ce n'est clairement pas la meilleure solution. Si je devais embaucher un jour un professionnel, ce serait un publicitaire... S'il y a une bonne âme dans le coin. ^^
Je pense avoir fait le tour de l'auto-édition, mais il y a très certainement des points que je n'ai pas pensé à évoquer alors si vous avez des questions, des demandes de précision, n'hésitez pas à laisser un commentaire. J'y répondrai de mon mieux.
Ah, et en ce moment, Amazon fait la part belle à ses auto-édités. Il vient de lancer le mois des indés et "Le code Minotaure" a été sélectionné pour en faire partie ! Du coup, vous pouvez retrouver le code Minotaure à 0.99 euros au lieu de 2.99 durant le mois d'octobre. Profitez-en ! Et partagez !
A bientôt.
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