Bonjour à tous,
Actuellement, dans notre société, certaines personnes s’opposent à la PMA pour toutes (et tous) et récemment, ils ont même défilé pour faire entendre leur voix. Ont-ils raison ? Ont-ils tort ? Je trouve surtout qu'on se trompe de débat...
Image par Elena Έλενα Kontogianni Κοντογιάννη de Pixabay |
Personnellement
Je suis pour la PMA pour toutes et tous. Je préfère voir
un enfant conçu dans un tube à essai de laboratoire heureux, qu’un enfant avec
des parents biologiques malheureux.
Bien sûr, tous les cas de figure existent, mais ramener
le bonheur d’un enfant à sa conception n’a aucun sens pour moi. Seuls l’amour,
la confiance, la compréhension que lui prodiguent ses proches sont la source de
son bonheur d’enfant et d’adulte futur.
J’irai même plus loin en bon auteur de science-fiction
et j’espère qu’un jour, on pourra proposer aux femmes qui veulent avorter de
mettre leurs embryons dans une couveuse pour que des parents en manque
d’enfants puissent les adopter ensuite.
Daniel Pennac dans Monsieur Malaussène utilise
d’ailleurs un principe quasi identique… Spoiler. Il y a des la science-fiction,
même dans les œuvres qui ne l’affichent pas sur leurs couvertures.
Une autre solution que la grossesse ?
Et oui, il est possible et imaginable de concevoir un
embryon dans un tube à essai et de l’implanter non pas dans un ventre humain,
mais dans une machine. Des chercheurs étudient cette possibilité actuellement.
Enfin, plus précisément des scientifiques essaient de permettre le
développement d’embryon en-dehors d’un utérus le plus longtemps possible alors
que d’autres tentent de mettre en place un moyen de garder en vie les
prématurés de plus en plus tôt durant la grossesse. Vous voyez où je veux en
venir ?
Pourquoi ?
Pour permettre à des femmes qui ne peuvent pas vivre de
grossesse, pour toutes les raisons que vous pouvez envisager et toutes celles
que nous ne concevons même pas, de pouvoir avoir un enfant. Pour permettre de
sauver des enfants nés trop tôt ou pour qui le ventre de leur mère devient
délétère pour toutes sortes de raisons médicales.
Est-ce possible ?
En 2017, des scientifiques sont parvenus à faire se
développer jusqu’à la naissance des agneaux retirés à l’utérus de leur mère
après une petite centaine de jours de grossesse. En 2016, les chercheurs de
l’université de Cambridge expliquaient avoir réussi à faire se développer des
embryons humains durant 14 jours en dehors d’un utérus humain.
Pourquoi 14 jours ?
Ces 14 jours ne sont pas une frontière scientifique,
mais éthique. Tout développement d’embryon humain au-delà de ces 14 jours est interdit
dans de nombreux pays.
Ces 14 jours correspondent au temps qu’il faut à la
formation de l’ébauche du tube neural, c’est-à-dire les premiers signes de la
création d’un système nerveux central.
Éthique, vous avez dit éthique ?
Il paraît illusoire de penser qu’un utérus artificiel n’existera
jamais. Bien sûr, il y aura des opposants, des partisans du ventre humain comme
seule possibilité d’enfanter, mais que pèseront de tels freins contre la
possibilité de sauver des vies humaines, depuis leur conception jusqu’à leur
naissance ? Rien… Cet utérus artificiel sera forcément mis au point,
aujourd’hui ou demain.
Et un jour ou l’autre, il faudra bien régler les
problèmes éthiques qu’impliquera son utilisation. Nous devrions nous pencher
sur la question dès à présent et pas faire l’autruche.
De ce point de vue, les militants anti-PMA ont un bon
train de retard…
Et oui… éthique…
De nombreuses questions éthiques se poseront. En voici
quelques-unes…
Qui seront les véritables parents de l’enfant ? Ses
parents génétiques ou ceux qui auront payé la machine ?
Dans quel cadre pourra-t-on utiliser la machine ?
Est-ce qu’il faudra que la grossesse soit impossible pour une raison médicale
ou le simple fait de ne pas avoir envie de vivre une grossesse suffira à avoir
accès à cette solution ?
Qui payera ? Est-ce que la sécurité sociale
remboursera ce désir d’enfant ou est-ce que ce sera aux parents de mettre la
main au portefeuille ?
Quelles seront les conséquences sur les enfants ?
Est-ce que les enfants seront traumatisés d’avoir été ainsi conçus ?
Seront-ils différents des autres êtres humains nés naturellement ? Est-ce
que cela impliquera une hiérarchie ?
Que se passerait-il si un dictateur avait la main mise
sur des utérus artificiels et imposait des contraintes à d’éventuels
parents pour concevoir leurs enfants ? Et si ce même dictateur cherchait à
créer une armée conçue par l’intermédiaire d'un utérus artificiel et formée
à ses propres intérêts ?
Et ce n’est qu’un début de questionnement…
Le futur ?
Je suis auteur de science-fiction et une telle
technologie ne peut que me faire extrapoler. Aussi pourquoi ne pas imaginer des
embryons conçus uniquement en approche de la lointaine planète que voudra
coloniser l’espèce humaine dans le futur ? Plus besoin de nourriture pour
assurer leur subsistance durant l’interminable voyage interstellaire. Plus
besoin de complexes machines à hiberner ou de vaisseaux-mondes où les
générations se succéderaient en vue d’atteindre une nouvelle Terre. Juste
quelques utérus artificiels et quelques robots pour assurer l’éducation des
futurs citoyens de la planète. Ça ferait un bon début de roman de science-fiction, non ?
En savoir plus ?
Je vous renvoie vers l’article de Jean-Yves Nau sur la RevueMédicale Suisse.
Et
concernant les questions éthiques, j’en parle dans mon roman Le Génome Walkyrie dans la série Dimitri Hennessy.
C’est la seconde aventure de Dimitri et Roxane, mais elle peut être lue
indépendamment des autres.
À bientôt
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