vendredi 22 janvier 2021

Construction roman

Bonjour à tous.

© Christine Sponcia
de Pixabay
Il y a peu, je vous parlais d'un nouveau projet de roman, un mélange de science-fiction, de fantasy et d'aventure. Oui, le concept peut paraître étrange, mais il est né d'un sondage sur Twitter où je demandais à ma TL ce qu'elle aimerait lire et où les trois propositions sont arrivées pratiquement ex-aequo. Et je me suis dit "banco !". Mais voilà, entre le banco et le roman édité ou auto-édité, il y a beaucoup à faire... et parfois, ça semble un peu magique alors que ça ne l'est pas du tout.

Du coup, l'idée m'est venue d'analyser ma façon de procéder pour attaquer ce nouveau projet.

Déjà, il faut savoir que je suis plutôt du genre architecte. Pour ceux qui l'ignorent, les auteurs et autrices s'entendent, plus ou moins, à se répartir dans deux cases fluctuantes, celle du jardinier et celle de l'architecte. 

© serbuxarev de Pixabay

Le jardinier serait l'auteur qui ne planifie pas son roman et qui se lance dans l'écriture avec juste une idée en tête, sans trop savoir où cela va l'amener. Au contraire, un architecte planifie son roman, avec plus ou moins de détails, avant de se lancer dans une lutte féroce avec son clavier. Bien sûr, cette vision est un peu simpliste et en réalité, les autrices et auteurs se répartissent allègrement entre ces deux extrêmes. 

Et donc, je suis plutôt architecte. Il me faut un plan, le fil d'une intrigue avec un découpage en chapitres pour poser les premiers mots. Si pour mes premiers romans, j'avançais en jardinier, il s'est avéré, avec l'expérience, que cela me faisait perdre beaucoup de temps en réécritures inutiles.

Je sais qu'il existe une méthode appréciée des autrices et auteurs, la méthode Flocon. Il y en a certainement d'autres, mais c'est surtout de celle-ci dont j'ai eu des échos. On part d'une idée générale et on descend dans les détails pour obtenir un scénario. Mais pour moi, cette méthode est impossible à utiliser, parce que je n'ai aucune idée de ce que je vais écrire...

... parce que comme souvent, mes romans commencent par une image.

© Henry Wang de Pixabay

Cette fois, l'image est celle-ci. Une femme en longue robe de cocktail, les cheveux longs et sombres, debout dans un hall d'hôtel, un verre à la main, tourne la tête un peu en arrière pour dévisager un homme qui se tient en retrait. Il est habillé d'un costume et n'a pas l'air content de la voir là, pas fâché, juste contrarié. Elle l'observe avec amusement et candeur et le défi brille dans son regard. Il y a de la concurrence entre eux, une concurrence amicale, mais dans laquelle ils jetteront toutes leurs forces.

Cette image tourne en boucle sous mon crâne depuis plusieurs mois, avec d'autres, beaucoup d'autres, et je sais qu'il va me falloir en faire quelque chose pour l'extirper de ma cervelle. Et là, elle s'est imposée à moi quand j'ai appris que j'allais écrire un roman de science-fiction, fantasy, aventure. Mais voilà, une image, c'est bien, mais qu'est-ce que j'en fais ? Qui sont cet homme et cette femme ? Que font-ils dans ce hall d'hôtel ? Quelle relation existe entre eux ?

© Free-photos de Pixabay

Chez moi, tout débute avec des feuilles de papier, beaucoup de papier. J'en ai besoin pour jeter mes premières idées. Pourquoi ? Parce qu'on peut faire des flèches dans tous les sens, entourer, écrire, dessiner, bref, on n'est pas limité par un logiciel.

Je commence par mes deux personnages, ceux de mon image, en essayant de les appréhender, tout en construisant le monde autour d'eux. Et oui, qui dit roman de l'imaginaire dit construction d'un monde. Et ce qui est amusant, c'est que je commence mes constructions d'univers de SF toujours de la même manière, avec les deux mêmes questions : Est-ce que je tiens compte des lois d'Einstein ou pas ? Jusqu'ici, ce fut "non". Est-ce que mes communications interplanétaires sont lentes ou rapides ? Cette fois, ce fut "rapide". Bon, je vous le dis tout de suite. Ces deux questions stricto-sensu ne me servent à rien. Elles sont juste là pour prévenir ma cervelle qu'il va falloir se mettre au travail. ^^

© Nicoguaro, CC BY-SA 3.0
Wikimedia Commons

Une fois que j'ai jeté un certain nombre d'idées sur le papier, invariablement, c'est le bocson et c'est là que j'allume l'un de mes outils préférés, Freeplane, pour créer une carte heuristique ou mind-mapping. En parallèle, j'ouvre Word et commence un travail de réflexion ou brainstorming. Je jongle alors entre Freeplane et Word pour faire avancer la construction de mon monde et de mes personnages, chaque modification du monde exerçant une influence sur mes personnages, chaque évolution de l'un de mes personnage ayant un impact sur mon monde. Tout progresse de concert.

Et arrivé à un certain point, c'est là, en général, que je dois jeter l'image de départ... parce qu'elle ne correspond plus au scénario, aux personnages ou au monde et c'est une étape douloureuse pour moi. Je me bats contre moi, contre le monde que j'ai inventé, mes personnages, tente de tout faire cadrer, de tout faire coïncider pour garder mon image ! Jusqu'à ce que j'accepte de l'abandonner, avec un pincement au cœur. Et enfin, je peux de nouveau avancer. Je referme Freeplane qui ne me sert plus à rien...

© nile de Pixabay

Une fois que mon monde et mes personnages principaux sont en place, je m'attaque à l'intrigue. Je cherche de quoi je vais bien pouvoir parler dans cet univers, avec ces persos. C'est l'étape la plus longue pour moi, celle où je tourne en boucle, à remplir des feuilles de papier, des pages Word, à me lever de ma chaise, me rasseoir, aller me faire un café, passer l'aspirateur, faire la vaisselle, la lessive, n'importe quoi de physique, alors que mon cerveau tourne à plein et à vide. Cette fois, j'ai mis, un exploit, moins de 24h à trouver l'intrigue... et j'ai jeté, au passage, les personnages que j'avais créés, leurs historiques, leurs liens entre eux, avec leurs familles, des heures de travail, quoi. Et j'ai retrouvé mon image de départ ! Peut-être momentanément...

Il me reste encore à développer l'intrigue. Je n'ai pour l'heure qu'une esquisse

Et je ne sais pas encore si ce roman sera écrit ou pas. Il m'arrive assez régulièrement d'arriver à cette étape et de ne pas parvenir à aller plus loin ou qu'au final, ça ne m'intéresse pas plus que ça de raconter une telle histoire ou qu'une autre image apparaisse et m'oblige à tout arrêter pour m'occuper d'elle. J'ai quelques fichiers de brainstorming en attente sur mon PC, 5 en fait...

Bref, comme vous voyez, dans ma façon de procéder, il y a beaucoup de déchets, d'inconnues, mais d'envies aussi...

J'espère que cela vous aura intéressé et si vous avez des questions ou voulez expliquer votre propre démarche, n'hésitez pas.

A bientôt


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci d'indiquer un pseudo. :)